Journal intime d'Heather Grant

Alors qu'il visitait les ruines d'un vieux bâtiment à la recherche de vivres, Logan Andrews et son convoi tombèrent sur un vieux livret maculé de sang.

Jeudi 12 Septembre
Depuis que je suis sortie de l’adolescence, je n’ai jamais imaginé remettre un jour les mains sur un journal intime. Seulement il m’est impossible de garder pour moi seule l’expérience que je vais vivre. Moi, Heather Grant, sortant tout juste de l’université avec un diplôme en poche, ai été engagée pour travailler sur les recherches les plus folles mais aussi les plus importantes de ce siècle. Je ne peux me résoudre à y croire tant la chose est incroyable ! Je vais travailler aux côtés des plus grands scientifiques de ce monde. Cette chance est inouïe.

Mardi 17 Septembre
Voilà, le premier jour vient de se terminer. En réalité la journée a duré 38 heures. Le rythme est effréné puisque nous devons offrir des résultats probants très rapidement. Mon organisme est exténué mais intérieurement je jubile car je n’ai jamais vécu une expérience aussi merveilleuse. Je suis tenue au secret professionnel et n’ai pas le droit de tout écrire le déroulement des recherches mais je peux dire sans crainte que tout ceci est fou. Les moyens mis à notre disposition sont sensationnels et les premiers résultats devraient arriver d’ici peu. Tout n’est qu’une question de semaines.

Vendredi 27 Septembre
Désolée de ne pas avoir écrit récemment mais le rythme des recherches s’est encore accentué. Nos journées de travail s’allongent plus le temps passe… malgré tout je savoure toujours ma chance. L’affreuse douleur qui m’étreint le dos est largement compensée par les résultats que nous obtenons. Le professeur Lee a obtenu l’autorisation de tester le premier vaccin sur des animaux. L’inquiétude de voir tous les spécimens mourir au fil des heures s’est estompé lorsque le premier lapin a survécu à la double injection qu’il a reçu (c’est d’ailleurs moi qui lui ai fait l’injection de la malaria, quelle responsabilité !). Malheureusement nous avons du l’euthanasier pour poursuivre nos recherches, je sais qu’il le fallait mais je n’ai pu empêcher ce petit pincement au cœur que j’ai eu. Je m’y étais un peu attachée à cette petite bête…

Mercredi 1er Octobre
Troisième semaine de recherches. Mes pronostics de départ se sont avérés justes. Les résultats positifs sont déjà là et il ne reste plus qu’à trouver des cobayes humains pour donner un coup d’accélérateur au vaccin. J’ai hâte. Tout le complexe n’attend plus que l’autorisation de Mooneater.

Lundi 6 Octobre
Je me déteste. Je me méprise. Je me hais. Et je voue une haine sans borne à la grippe. A cause de cette foutue maladie, impossible pour moi d’assister aux premiers essais sur des êtres humains. Je suis dégoûtée à un point inimaginable. Je passe à côté du plus beau jour de ma vie. Je hais la grippe.

Mardi 7 Octobre
Il y a eu des complications. C’est affreux. Tout le monde a été tué. Le corps du Professeur Lee a été retrouvé en charpies. Le souvenir de cette vision me donne la nausée. Que s’est-il donc passé ? Tout le complexe est sujet à des murmures comme quoi l’un des cobayes seraient à l’origine de ce carnage. Comme serait-ce possible ? En attendant de trouver des réponses, le bâtiment a été mis en quarantaine.

Mercredi 8 Octobre
Impossible pour moi de sortir. Je suis cloitrée dans l’étage résidentiel avec la moitié du personnel. J’ignore ce qui se passe mais une peur grandissante s’empare de tout notre groupe. Ne rien savoir mais entendre les cris provenant des étages inférieurs nous plonge dans une perpétuelle angoisse.

Vendredi 10 Octobre
C’est terminé. Mon rêve s’est effacé pour laisser place au cauchemar. J’ai revu le Professeur Lee aujourd’hui. Son corps décharné a réussi à se traîner à travers les étages du complexe. Je ne comprends pas ce qui arrive mais je sais que c’est l’une des dernières fois que j’écris. Thomas, un autre jeune chercheur avec qui je m’entendais très bien, est lui aussi devenu une de ces créatures. Alors que je pensais qu’il cherchait à entamer le dialogue, il m’a sauté dessus et m’a violemment mordu l’épaule. J’ai malgré tout réussi à m’enfuir et me voilà enfermée au dernier étage. La douleur est forte.

Samedi 11 Octobre
Je n’ai plus mal. Les tissus autour de la morsure semblent se nécroser et l’odeur qui s’en échappe est difficilement soutenable. Mais je m’en moque, je n’ai plus mal. Cette nuit j’ai entendu un bruit sourd provenant du toit. Un hélicoptère. Sans doute l’armée a-t-elle enfin décidé de s’en mêler. Quatre jours, il leur aura fallu quatre putain de jours pour se décider. Mais je m’en fiche, je n’ai plus mal. J’ai juste faim…

Peu avant l'explosion de son convoi, Logan Andrews avait écrit sa propre histoire à la suite de celle de la scientifique. Charlie Wolfe le retrouva, apprenant ainsi qu'une bonne partie des Survivants avaient trouvé la mort, non à cause des zombies, mais par des mains humaines.

07/05
Je ne sais pas quelle mouche m'a piquée de vouloir prendre la suite de ce journal. Intimement, je me dis que j'ai tort, que ce ne sont pas mes mémoires. Mais il faut que je les écrive, pour que l'on sache ce qui s'est passé après. Que le monde entier soit au courant de la façon dont on s'est battu, jusqu'au bout.

18/05
Je ne tiens pas mes promesses, j'avais dit que je tiendrais ce journal et j'en suis incapable. Il faut dire que les zombies nous laissent peu de temps pour souffler. Plus les jours passent, plus ils sont nombreux. J'ignore si c'est un mirage mais je n'en vois pas la fin. Nous avons beau en tuer un, dix s'amènent derrière en cherchant à nous dévorer. C'est épuisant, surtout que le reste de ma petite troupe meurt à petit feu sans que je puisse rien y faire. Il faudrait que je prévienne les autres, seulement nous sommes acculés dans une partie de la ville par un groupe de morts vivants dont nous ne voyons pas la fin.

21/05
On s'en est tirés, une explosion a retenti au loin, ce qui a eu pour effet de nous offrir une brèche. J'ignore d'où elle provient, mais je bénis ceux qui en sont à l'origine.

22/05
Ca n'était pas bénéfique. Des soldats sont venus, ils n'étaient pas en ville avant. Le gouvernement a dû les envoyer, pas pour nous sauver. Ils veulent nous exterminer. J'ai essayé de les raisonner mais ils ne m'ont même pas écouté. Ils ont tiré sur nos véhicules, beaucoup ont été touchés, dont moi. Je ne pense pas qu'il me reste longtemps... mais je me serais battu jusqu'à la fin.